Tout en continuant de miser gros sur sa technologie hybride, Toyota a plus tôt cette année fait savoir par le biais de son nouveau chef de la direction, Koji Sato, que les véhicules 100% électriques allaient maintenant figurer à l’avant-plan de sa stratégie. L’objectif : produire 1,5 million d’exemplaires par année d’ici 2026, comparativement à moins de 25 000 en 2022.
Le constructeur met toutefois en garde les différents gouvernements qui veulent s’empresser de d’éliminer les moteurs à combustion et de mettre tous leurs œufs dans le panier des batteries.
À la veille du sommet du G7 au Japon, le scientifique en chef de Toyota et directeur de son institut de recherche, Gill Pratt, a déclaré que la transition vers l’électrique sera plus longue que prévu et qu’une approche plus graduelle englobant aussi les hybrides et les véhicules à l’hydrogène donnerait de meilleurs résultats dans la lutte aux changements climatiques.
« Pendant longtemps, le monde n’aura pas suffisamment de matériaux pour fabriquer toutes les batteries et de ressources renouvelables pour recharger tous les véhicules électriques, a-t-il dit dans des propos rapportés par Bloomberg. Ça va prendre des décennies. »
Un petit geste avec un gros impact
En attendant, Toyota a mené une étude dans le but de démontrer l’impact que peut avoir le simple fait d’activer le mode Éco ou EV dans un véhicule. En faisant appel à ses employés et à leurs familles, des tests ont été réalisés sur plus de 650 000 km.
Constat : quelque 19 300 litres d’essence ont été économisés et 45 235 kg de CO2 ont été éliminés (l’équivalent de ce que captent 748 arbres en une décennie). La réduction des émissions est évidemment plus importante dans le cas d’un véhicule non hybride (26%) que d’un hybride (4%).
Règle générale, le mode Éco modifie les réglages de l’accélérateur et de la transmission de même que le fonctionnement du système de chauffage/climatisation pour consommer moins d’énergie en roulant. Le mode EV (électrique) des hybrides rechargeables force quant à lui le véhicule à puiser dans sa batterie au lieu du moteur à combustion.
« Cette étude se concentrait sur des véhicules Toyota, mais si tout le monde conduisait en mode Éco, nos émissions globales de CO2 s’en trouveraient grandement réduites », a affirmé le constructeur.
Un vœu pieux? Assurément, mais ça fait quand même réfléchir. Pour revenir aux véhicules électriques, Toyota prévoit de lancer 10 nouveaux modèles à l’échelle mondiale dans les trois prochaines années. L’un d’eux sera un VUS à trois rangées qui viendra rivaliser entre autres avec le Kia EV9 et sera construit aux États-Unis avec des batteries provenant d’une nouvelle usine en Caroline du Nord (ouverture en 2025).