Toyota Camry 2018: l’intello de la classe

La Toyota Camry change beaucoup pour 2018. On a eu la chance de la conduire et voici ce qu'on en a pensé

23 août 2017

Toyota Camry 2018: l’intello de la classe
Au secondaire, on a tous connu un petit intello. C’était celui qui n’a jamais raté une journée d’école, celui qui était assis en avant, celui qui comprenait plus rapidement que les autres et qui refilait ses notes aux autres. 

Dans le monde de l’auto, ce petit intello, c’est la Toyota Camry. Depuis toujours, elle fait le travail sans broncher. Longtemps reconnue comme l’une des autos les plus plates, elle pouvait toutefois se vanter de trôner au chapitre de la fiabilité. 
 
Or, le segment des berlines intermédiaires, qui comprend entre autres les Honda Accord, Mazda 6 et Hyundai Sonata de ce monde, est en perte de vitesse. Et pour la Camry, le fait d’être simplement la plus fiable ne suffit plus. Toyota a donc retroussé ses manches afin de dynamiser la Camry et de conquérir de nouvelles parts de marché. 
 
Méchant changement
Pour 2018, les changements sont majeurs pour la Camry. C’est un changement de génération, rien de moins. D’ailleurs, on est rendu à la huitième depuis ses débuts en 1982. 

La plate-forme a été complètement revue et elle repose désormais sur la nouvelle structure TNGA qu’on a connue grâce à la Prius et au CH-R. 
Esthétiquement, force est de souligner l’effort de Toyota avec la nouvelle Camry. On lui a dessiné une véritable calandre. Même chose pour ses phares avant et arrière. Une peinture deux-tons est également offerte, ce qui vivifie la silhouette. Les jantes sont également de bon goût. On n’a pas l’impression que ce sont de bêtes roues d’hiver en acier. Un intérieur en cuir rouge est même disponible. Attachez votre tuque... 
 
Au volant 
Elle est nettement plus rigide qu’auparavant, la Camry 2018. Lors du slalom avec les cônes, elle s’est avérée plus à l’aise, mais surtout plus incisive. Par contre, en ce qui a trait à la direction, on ignore ce qui s’est passé dans le bureau des ingénieurs, mais le rayon de braquage a augmenté de 20 cm. En effet, le diamètre de braquage est passé de 11,2 m à 11,4 m. En conduite urbaine, on l’a trouvée moins facilement maniable. 

Sous le capot, on retrouve l’habituel trio: quatre cylindres, V6 et hybride. Le V6 est une denrée de plus en plus rare dans ce segment. En effet, l’Accord, la Sonata et la Malibu sont quelques exemples des modèles qui ont délaissé cette motorisation, bien souvent, au profit de la turbocompression. À mon avis, rien ne peut accoter la souplesse d’un six cylindres et cet essai de la Camry le confirme une fois de plus. En ce qui a trait à la version hybride, son côté pratico-pratique a été revu. Le dossier de sa banquette arrière peut maintenant se rabattre pour transporter de longs objets. De plus, les batteries ont été relocalisées sous la banquette arrière afin d’offrir le même volume de chargement dans le coffre que la version à essence, soit 427 L. 

Dès les premiers tours de roue, on constate que la Camry de huitième génération est plus silencieuse que celle d’auparavant. Le silence et la douceur de roulement, c’est ce que recherche très souvent la clientèle cible de la Camry. Et elle sera servie plus que jamais. Par contre, on a remarqué des bruits de vent autour du pilier A. À une vitesse d’environ 100 km/h, ils devenaient désagréables. 
 
Techno-nouille 
Hélas, impossible d’avoir Apple Car Play ou Android Auto dans la Camry. On a plutôt tenté de concevoir un programme alternatif: Entune. C’est bien, mais définitivement pas à point. 

On a tenté de donner une instruction vocale en français, sans succès malgré plusieurs tentatives de quelques individus. Certes, l’idée est plus que louable de vouloir protéger les données de ses clients. Par contre, ce que le conducteur moyen désire, c’est surtout de pouvoir bêtement connecter son téléphone intelligent dans sa voiture et de profiter de l’efficacité de systèmes déjà éprouvés. En comparaison avec Apple Car Play ou Android Auto, Entune a des croûtes à manger. 

On a tout de même apprécié la grande surface sur laquelle est projetée l’information lorsque l’affichage tête haute est activé. Elle est facilement lisible et le demeure même si notre position de conduite se modifie au fil des kilomètres. 
 
Bref
Si le petit intello de la classe organise un party pendant que ses parents sont partis en voyage, ça risque de ne pas être un party qui passera à l’histoire. Il est bien bon pour prendre des notes en classe, et il devrait se concentrer là-dessus. Même chose pour la Camry. Elle ne devrait pas tenter de se présenter comme une voiture dynamique car elle n’en est malheureusement pas une. 

Est-ce qu’elle est fiable? Si le passé est garant de l’avenir, alors oui. Est-elle confortable? Oui. Est-elle spacieuse? Oui. Est-elle une voiture qu’on recommanderait? Absolument. Mais est-elle dynamique? Malheureusement pas et on craint qu’elle ne le soit jamais. Pour aller rechercher la clientèle qui a troqué la berline pour un VUS, il en faudra plus. 

Même si elle change d’attitude et qu’elle change son apparence, elle ne sera jamais la plus cool de la classe.

Source
: Germain Goyer - Autonet - Sprint Marketing