Lors de son introduction sur le marché, la Prius représentait la longueur d’avance qu’avait Toyota dans la filière verte. Avec sa consommation frugale, son look singulier et son prix attrayant, elle a attiré de nombreux adeptes vers la marque au fil de ses générations, et pas seulement des écolos, des granos et des profs d’histoire avec des bas dans leurs crocs.
Parfois sobre, mais plus souvent futuriste, le design de la Prius n’a jamais laissé indifférent. Aujourd’hui, son créateur semble avoir trouvé le bon dosage de style et de sophistication que le modèle méritait.
Par contre, la longueur d’avance qu’elle représentait pour Toyota est remise en question, le constructeur s’étant fait éclipser par une bonne partie de ses rivaux qui ont bien entamé leur transition vers les véhicules zéro émission.
Après avoir essayé la Prius traditionnelle il y a quelques mois, le Guide de l’auto s’est rendu dans la région de Carlsbad en Californie pour faire l’essai la version Prime, le modèle enfichable de cette hybride.
Performances rehaussées
Vous le savez déjà, la Prius n’a jamais été une championne de la puissance, et elle ne l’est toujours pas. Ça tombe bien, parce ce n’est pas pour ses performances en ligne droite que ses admirateurs l’affectionnent. Nous devons par contre féliciter les efforts déployés sous le capot de cette cinquième génération, avec une puissance renouvelée de 220 chevaux comparativement à 121 pour le modèle sortant.
L’exercice est rendu possible grâce à la combinaison d’un moteur thermique quatre cylindres de 2 litres à cycle Atkinson associé à un moteur électrique et une plus grosse batterie de 13,6 kWh (8,8 pour le modèle sortant). Contrairement à la Prius traditionnelle, le modèle Prime n’est pas offert avec la traction intégrale, la puissance étant exclusivement envoyée aux roues avant.
On boucle désormais le 0 à 100 km/h en 6,8 secondes. C’est une amélioration de… 40%! Si cette donnée n’est pas pertinente pour le conducteur moyen de Prius, celles qui suivent le sont largement plus…
Priorité à la conduite électrique
La Prius Prime n’est pas une voiture 100% électrique, mais elle peut facilement la personnifier. La recharge de la batterie prendra 4 heures sur une borne de 240 volts, tandis qu’il faudra laisser 11 heures s’écouler pour recharger la batterie sur une prise domestique de 120 volts.
Une fois cette batterie bien remplie, la Prius offrira jusqu’à 72 kilomètres d’autonomie sans consommer de carburant, le tout dans des conditions météo idéales, bien sûr. Mais ce qui est plus intéressant, c’est qu’elle peut le faire jusqu’à 135 km/h sans que le moteur thermique n'intervienne.
De fait, si vous vous rendez au boulot, faites quelques courses puis rentrez au bercail, et que votre trajet reste en deçà de 72 kilomètres, vos arrêts à la pompe surviendront seulement si vous oubliez d’enficher votre Prius! À noter que les versions XSE et XSE Premium retranchent quelques kilomètres à cette distance due à leurs jantes surdimensionnées de 19 pouces.
Une expérience plus convaincante
Sans l’appeler dynamique, l’expérience de conduite de la Prius a pris du poil de la bête. Même avec sa batterie plus grosse, elle a perdu 23 kg, en plus d’avoir gagné en rigidité. Les modes de conduite reliés au système hybride font des transitions sans accrocs, et il y toujours un mode recharge qui permet de conserver la charge de la batterie et de la recharger en utilisant le moteur thermique.
Quoique la Prius peut s’avérer un peu bruyante dans ce mode, ce dernier peut tout de même s’avérer utile.
Le constructeur estime la consommation moyenne à 4,5 L/100 km. Pendant notre trajet nous avons enregistré 17.26 kWh/100km en mode électrique et 7,6 L/100km en mode recharge (ou nous avons pu remplir notre batterie). Donc il n'est pas impossible que cette estimation du constructeur soit tout à fait faisable. Il faudra un test plus approfondi dans les conditions particulières de la Belle Province pour évaluer tous les modes en profondeur.
L’habitacle de la Prius se mérite la toute nouvelle interface de Toyota qui est plus facile à utiliser que l’interface sortante. Elle est diffusée sur un écran de 8 pouces sur la version de base S, ainsi qu’un écran de 12,3 pouces dans les variantes XSE et XSE Premium. Les suites logicielles Apple CarPlay et Android Auto sans fil sont également incluses.
Il ne faut pas oublier que, même si elle a pris un peu de gabarit (soit 20 mm en largeur et 25 mm en longueur), on la considère toujours comme une compacte. Malgré cela, elle parvient à offrir 574 litres d’espace de chargement derrière les sièges de deuxième rangée. Lorsque les sièges sont rabattus, on délivre 756 litres.
Une fois bien assis à l’intérieur, on sent que l’habitacle de la Prius est solide, bien ficelé et bien insonorisé, ce qui est très rafraîchissant pour ce segment de petites voitures. De plus, les sièges déploient un confort notable avec un soutien latéral grandement appréciable.
Deux petits irritants à soulever : le bloc d’instruments est positionné de manière un peu bizarre, et l’information qu’il diffuse est encombrée. Aussi, quoique nous félicitons le fait que bouton de volume soit demeuré manuel, il se trouve trop loin du conducteur. Il vaut mieux utiliser la commande au volant. C’est tout!
Toyota tient à ses hybrides
Il faudra encore pas mal de temps avant que l’essence quitte le monde automobile. Et au rythme où vont les choses, les objectifs 2035 semblent de moins en moins atteignables. Donc même si Toyota n’est pas tout à fait encore dans la course des véhicules entièrement électriques, l’entreprise peut encore miser sur son savoir-faire supérieur en termes d’hybridation.
La variante Prime a été la plus populaire au Québec, grâce aux incitatifs gouvernementaux qu’elle amène, mais également grâce à son autonomie. Et on s’attend au même résultat avec cette nouvelle génération plus performante, plus autonome, bien assemblée et franchement plus belle à regarder.